Communiqué

Ensemble construisons un grand Plan Vacances pour chacun(e)

Alors que la stratégie gouvernementale de déconfinement commence à préciser les conditions sanitaires à respecter, le Collectif « Vacances, Ensemble faisons vivre la solidarité », qui accompagne les « oublié.e.s des vacances », veut attirer l’attention de la représentation nationale: les « assigné.e.s / les confiné.e.s à résidence », les plus précaires, les invisibles de la société française, parviendront-ils enfin à faire entendre leurs voix, à bénéficier, eux aussi, des instants de répits et de bonheur que procurent les vacances ?

On sait que le confinement n’est pas vécu de la même façon selon le niveau de revenus, qu’il jette une lumière crue sur les inégalités les plus brutales de notre société, à commencer par celle du logement. Ceux pour qui le confinement est le plus difficile, les classes populaires et moyennes qui vivent dans des logements exigus, dans les périphéries des grandes villes. On devine la double peine à venir : après avoir été confiné dans de mauvaises conditions, continuer à travailler parce qu’on est caissier.e, éboueur.se, aide-soignant.e, livreur.se, chauffeur.se, ou sans emploi à la recherche de moyens de subsistance, et ne pas avoir de marges économiques suffisantes pour partir en vacances et permettre à sa famille de partir.

Comme le dit un représentant de l’association nationale des DRH sur France Inter, « sans vacances le corps social serait en septembre épuisé », et ce corps social, dans son hétérogénéité, comporte ceux qui, quoi qu’il advienne, auront des solutions de départ (famille, résidence secondaire, hôtels …) mais aussi des précaires qui espèrent eux aussi pouvoir partir, sans disposer d’un réseau.

Face à cette question de l’accès aux vacances, force est de constater que les problématiques de soutien et de relance des secteurs du tourisme et de la culture n’envisagent que le point de vue de l’offre, jamais celui de la demande et de l’accompagnement.

Penser demande : inventer un plan-vacances pour une meilleure cohésion sociale !

Et si la relance cet été passait par un plan-vacances pour les travailleurs et employés en première ligne ce printemps face à la pandémie, pour les familles, les séniors, les jeunes qui connaissent la précarité, qui ont très douloureusement vécu ce confinement et qui vont en sortir avec beaucoup d’angoisses pour l’avenir.

Les dispositifs existants : ceux des CAF, de la MSA, de l’ANCV, des régions, et de l’ensemble des collectivités territoriales doivent être impérativement maintenus et même développés : les ressources disponibles des plus précaires pour participer aux coûts du départ en vacances vont en effet être inférieures en 2020.  Ensemble nous devons y veiller.

Cette intervention directe de l’Etat est nécessaire pour renforcer, déjà cette année, ces dispositifs. Elle doit viser celles et ceux qui vivent dans la pauvreté (bénéficiaires des minimas sociaux) mais aussi toutes les personnes, familles avec un Quotient Familial inférieur à 900€. Une aide « complémentaire » de 100€ par personne contribuerait significativement à la mise en œuvre du départ.

Poursuivre durablement la dynamique de soutien par la construction d’un plan épargne vacances volontaire alimenté par les salariés et les employeurs, liés à l’épargne solidaire et de développement durable (3e pilier social). 10 % des revenus de l’épargne collectée servirait de base pour un abondement de même valeur par l’État, et permettrait ainsi de constituer un fond national dédié aux personnes ayant un QF inférieur à 900 €.

Le collectif, « Vacances, Ensemble faisons vivre la solidarité.